Nazareth et la valeur de tout homme quel qu’il soit.

Nazareth : Cela évoque une période de la vie de Charles de Foucauld à Nazareth, où il a voulu vivre au plus près les 30 ans de vie cachée de Jésus avec Marie et Joseph, où Jésus a été Sauveur dans cette dépendance d’une vie d’homme, inséré dans une famille, un village, dans les relations les plus habituelles, au rythme des saisons et des fêtes.

Par la suite, Charles de Foucauld a découvert que cette vie cachée à Nazareth pouvait se vivre en tout lieu :
« Cette vie de Nazareth, ma vocation, il fallait la mener non  pas en Terre Sainte, mais parmi les brebis les plus délaissées… Aucun peuple ne me semblant plus abandonné, j’ai obtenu… la permission de m’établir dans le Sahara algérien. »

Vivre Nazareth, c’est vivre cette présence au monde dans les réalités les plus simples, dans ce qui fait la vie des gens, et particulièrement les plus pauvres et les plus petits. Pour moi actuellement, même si je ne suis pas dans un HLM, mais un appartement diocésain en centre-ville, sur le même palier que 2 autres prêtres, c’est faire mes courses, prendre les transports en commun, préparer les repas que je prends chez moi, m’occuper de ma lessive et de l’entretien de mon intérieur ; c’est aussi participer à diverses associations au service de l’homme (Quand vous avez passé une heure ¼ le dimanche au petit matin à la Halte de nuit qui accueille des sans abri, cela donne un autre sens à l’Eucharistie que vous célébrez ensuite).

Il y a un texte de Ch. de Foucauld que j’aime bien :
« Dieu, pour nous sauver, est venu à nous, s'est mêlé à nous, a vécu avec nous dans le contact le plus familier et le plus étroit, de l'Annonciation à l'Ascension.
Pour le salut des âmes, il continue à venir à nous, à se mêler à nous, à vivre avec nous, dans le contact le plus étroit, chaque jour et à toute heure, dans la sainte Eucharistie.
Ainsi nous devons, pour travailler au salut des âmes, aller à elles, nous mêler à elles, vivre avec elles dans un contact familier et étroit. »
Ce texte de 1909 est tiré du Directoire de l’Union des frères et sœurs du Sacré Cœur. Ce texte s’adressait à une Union de laïcs et de prêtres, pour leur signifier cette présence au milieu des gens, au milieu d’un peuple préalable à toute évangélisation (et il pensait aux lieux où des laïcs peuvent vivre une telle présence, là où le prêtre ne peut pas forcément pénétrer).
Ce texte, je l’aime bien parce qu’il traduit cet enracinement de Jésus dans un petit canton de l’empire romain, qu’en même temps il dit comment il reste présent sous l’humble signe du pain partagé qu’est l’Eucharistie, et qu’à notre tour, nous avons à vivre cette présence toute ordinaire pour manifester cet amour de Dieu pour tous.

 

 

 

 

                                                                                          

 

 

  

SOIRÉE "BALLUCHON DU PÈRE CLAUDE ROIRAND"
CE QUI DEMEURE À TRAVERS TOUT CELA : L'INCARNATION