Face à Jésus
Enfant de la crèche, tu es venu de nuit, et tu te présenteras « lumière du monde ». Combien d'hommes et de femmes, traversant les ténèbres, rencontreras-tu sur les routes de Palestine !
Tu leur apporteras consolation, dignité, pardon.
Tu nous tends les bras, toi le plus petit de la crèche, non pas tellement pour que nous te prenions dans nos bras, mais pour que tu nous prennes dans les tiens ; tu te présentes déjà comme le Sauveur, n'es-tu pas «Jésus », ce qui signifie
« Dieu-sauve » ?
Tu viens encore aujourd'hui dans le brouhaha de nos villes, comme un anonyme au milieu des foules, là où habitent, travaillent, vivent heureux ou souffrent de la solitude, les citadins
de ce XXIe siècle. Tu viens dans nos bourgs et nos villages pour nous apprendre la convivialité.
Beaucoup ne te connaissent pas, envoie-leur des messagers pour leur dire :
« Un sauveur vous est né ... il vous tend les bras ! »
Face à Marie
Marie, laisse-moi te regarder, toi l'humble servante du Seigneur. Tu es toute proche
de ton fils Jésus, comme l'est toute maman. Tu dois en penser long, ayant encore du mal
à réaliser la volonté de Dieu sur toi et sur le monde. Tu te contentes de faire confiance
comme tu feras confiance dans une trentaine d'années lorsqu'au cours d'une noce tu diras
à des serviteurs: « Tout ce qu'il vous dira, faites-le ! » Tu croyais au plus profond de ton cœur
que s'il faisait signe, c'était sûrement pour le bonheur des hommes.
Tu sembles dire à tous ceux qui sont venus rendre visite à ton enfant :
« Regardez-le ! Plus tard, il vous faudra l'écouter et le suivre, il est la Parole, il est le Chemin, il est la Vérité.
Ce n'est pas tellement lui qui gagne à être connu, mais c'est nous qui gagnons à le connaître. »
Face à Joseph
Joseph, je sais, tu n'es pas très bavard, mais j'aimerais que tu me dises ton bonheur d'être aimé par Marie, tu as trouvé grâce à ses yeux ; et elle aussi, j'en suis sûr, est heureuse d'être aimée par toi.
Dis-moi aussi ton bonheur d'avoir été choisi pour permettre au Fils de Dieu de faire ses premiers pas sur la terre des hommes.
Tu sais très bien que Jésus te regardera, t'admirera. Te rends-tu compte ? Tu seras pour lui un modèle à imiter. A tes côtés il va apprendre à parler, à lire, à écrire, à jouer, à travailler, à prier. Ainsi Dieu choisit de prendre modèle sur l'homme pour que l'homme prenne modèle sur Lui. Ton Fils nous donnera un exemple pour que nous fassions comme il a fait.
Laisse Jésus te regarder, et que vos regards se croisent. L'alliance n'est autre qu'un échange de regards et une relation d'amour entre Dieu et l'humanité.
Méditation du Père Gérard Naslin, parue dans Signes Plus 2010